[Châtellerault – 86] Travailler plus et gagner moins

NdPN : L’actualité n’est décidément jamais en reste pour rabattre leur caquet à tous les tenants de la fin de la lutte des classes. Ici, une entreprise où les salarié.e.s engraissent leur patron, bénéficiaire. Ce n’est manifestement pas assez, et la direction impose un « plan de compétitivité », signé par la jaune CFDT. Bilan : bosser plus et gagner moins !

Magneti-Marelli : les salariés vont gagner moins

Châtellerault. Un plan de compétitivité va être mis en œuvre chez Magneti- Marelli. Il se traduira par une baisse du taux de rémunération des salariés.

Les salariés de Magneti-Marelli ont débrayé jeudi et vendredi. Mais rien n’y a fait… A partir du 1er janvier 2016, leur taux de rémunération va diminuer.

Le plan de compétitivité proposé par la direction (voir notre édition du 4 décembre) a été signé jeudi par la CFDT, syndicat majoritaire de l’entreprise châtelleraudaise, et la CFE-CGC. Seule la CGT a refusé de le faire.

«  Magneti-Marelli ne s’engage pas sur la pérennité du site au-delà de 2018  »

En quoi consiste-t-il ? « Il y aura une augmentation de travail pour l’équipe de nuit sans augmentation de salaire. Ils travailleront quarante minutes de plus par nuit. C’est le temps de leur pause. Le personnel de semaine, qui ne travaille pas le vendredi après-midi, viendra aussi travailler jusqu’à 17 h 30 ce jour-là », explique David Talbart, délégué CGT. Selon lui, les « équipes de week-end », même si elles feront « moins d’heures », auront aussi « perte de salaire ». Et les ouvriers ne seront pas les seuls à devoir faire des efforts… « Les techniciens, les cadres et même le directeur viendront travailler en production gratuitement deux jours par an. »
Autant de mesures que déplore la CGT. « La direction d’établissement voulait qu’on baisse le coût horaire du travail pour nous donner d’autres produits à faire. L’entreprise est bénéficiaire cette année et la direction nous annonce une année similaire en 2015. On ne comprend pas qu’on doive baisser les coûts horaire du travail alors que l’entreprise est bénéficiaire. De plus, Magneti-Marelli ne s’engage pas sur la pérennité du site au-delà de 2018 et ne cache pas qu’un nouveau plan de compétitivité pourrait être mis en œuvre d’ici 2018. »
Jointe par téléphone, la direction pas souhaité faire de commentaires.

Alain Grimperelle, Nouvelle République, 31 janvier 2015